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Aujourd’hui on part en voyage en France et plus précisément dans la Vallée de Loire pour découvrir une distillerie artisanale, Distiloire. Celle-ci a créé et produit un gin et un pastis, autour de trois piliers : le terroir, l’artisanat et le plaisir. Le terroir tout d’abord avec la volonté de mettre en avant la qualité des terroirs de la Vallée de la Loire et ce en sélectionnant des plantes cultivées en biodynamie dans la région, en utilisant un alcool de blé 100% français, mais aussi en cueillant à la main des plantes sauvages locales. L’artisanat ensuite, puisque la distillerie ne produit que des petits lots de 500 à 1000 bouteilles, étiquetées à la main et identifiées avec un numéro et la date d’élaboration. Le plaisir enfin, visuel tout d’abord avec de belles étiquettes rappelant le côté craft puis olfactif et gustatif avec des produits alliant authenticité et créativité.

Distiloire Gin

© Distiloire

Premier produit de Distiloire, le Gin 1924 est issu de blé 100% français et d’une sélection de plantes : la baie de genièvre, la coriandre, la cardamome, la baie du Sichuan, la camomille et l’angélique (les deux dernières étant cultivées en biodynamie dans le Val de Loire.

Second produit, le Pastis Meskad (qui veut dire le mélange en breton) est issu d’un mélange d’un quinzaine d’herbes et épices du monde entier avec les meilleurs plantes du val de Loire : de la camomille, de la mélisse, de l’angélique et des pousses d’épines noires sauvages récoltées à la main.

Distiloire pastis meskad

© Distiloire

Nous avons eu la chance de pouvoir poser quelques questions à Benoît, maître de chai et fondateur de la distillerie, sur son projet, ses produits et sa vision du spiritueux craft.

Qu’est ce qui vous a donné l’envie de vous lancer dans ce projet de distillerie ?

Cela faisait plusieurs années que j’évoluais dans le monde viticole, en tant que maitre de chai dans le val de Loire, et je souhaitais me lancer un nouveau défi. J’ai toujours été un passionné de spiritueux et lorsque j’ai découvert l’engouement autour des « craft distilleries » aux Etats-Unis, j’ai trouvé cela formidable ! Je me suis dit que le concept pouvait être adapté en France, où l’envie de produits authentiques et artisanaux est très forte. Mon expérience en gestion de chai et en œnologie était cruciale également, car les ponts sont nombreux entre le vin et les spiritueux. En 2017, après deux années de développement où je me suis formé spécifiquement à l’élaboration des spiritueux, le Distiloire était né.

Pourquoi avoir choisi de vous implanter dans la Vallée de la Loire ?

Le Val de Loire était pour moi une évidence, tout d’abord parce que c’est ma région d’origine, je suis né en Touraine, et puis parce c’est une terre de gastronomie et de goût. Non seulement les terroirs sont sublimes et variés, mais il y a aussi une véritable culture des bons produits ici. Associé à cet art de vivre, Nantes est une ville portuaire qui dégage une formidable atmosphère créatrice. Cette alliance du terroir et de la dynamique nantaise est pour moi l’essence même du Distiloire !

Distiloire plantes gin

© Distiloire

Pourquoi avoir décidé de produire dans un premier temps un Gin et un Pastis, aussi loin du Sud ?

Pour lancer l’activité, il était primordial de débuter avec des alcools « blancs » qui ne nécessitent pas de longs élevages en fût, et sont donc commercialisables rapidement. Les « craft distilleries » anglo-saxonnes commencent le plus souvent avec un Gin, mais je ne voulais surtout pas m’enfermer dans un mono-produit. Je voulais dès le démarrage montrer une diversité de productions, car c’est l’ADN du Distiloire.

Le Pastis, c’est donc la « french touch » ! Un alcool indémodable qui trouve une véritable plus-value qualitative lorsque qu’il est élaboré artisanalement. Et puis c’est le deuxième alcool le plus consommé en France, très très loin devant le Gin ! En lui apportant une typicité « val de Loire », avec une proportion de plantes cultivées localement, nous prouvons qu’il n’est pas forcément nécessaire d’être dans le Sud pour faire un bon Pastis. On a également cherché à dépoussiérer un peu la catégorie, avec une recette basée sur la fraîcheur et les épices, et un packaging revisité.

Comment avez-vous sélectionné les plantes composants votre Gin et pourquoi ce nom « Gin 1924 » ?

Le choix des botaniques a été dicté par deux critères : produire un vrai London Dry Gin, qui puisse être utilisé pour les cocktails classiques, et mettre en avant des plantes locales en assumant un côté « Gin de terroir ». Ce style va notamment être apporté par de la racine d’angélique et de la camomille, cultivées en biodynamie dans la région. Ces deux plantes offrent des notes de fonds et de la suavité. Associés à des botaniques apportant de la fraicheur (coriandre, cardamome, baies de Sichuan), on atteint un bel équilibre et une réelle complexité.

Le nom 1924 de notre Gin est une référence à l’année de fabrication de l’alambic que nous utilisons, qui n’a subi aucune modification et est toujours chauffé au feu de bois ! Il s’agit d’un appareil Coyac, une marque nantaise qui produisait des alambics avec un système breveté de double distillation intégré. Cet alambic a la particularité de produire des alcools très texturés, avec du gras. C’est lui qui apporte son style à notre Gin et on souhaitait lui rendre hommage avec le nom « 1924 ». Il s’agit aussi d’un clin d’œil à l’âge d’or du Gin et de la culture cocktails, entre Années folles et Prohibition !

Distiloire alambic

© Distiloire

Aujourd’hui le consommateur fait de plus en plus attention à la provenance des produits et au côté « craft » de ceux-ci, pensez-vous qu’il est vraiment important d’avoir une démarche de qualité et de préservation de nos terroirs ?

Je pense que le mouvement actuel vers des produits locaux et artisanaux est durable et irréversible. Les consommateurs veulent désormais redécouvrir le goût authentique de produits simples et surtout savoir comment c’est fait. Concrètement pour les spiritueux cela veut dire qu’il faut travailler avec les meilleures matières premières et revenir à des méthodes de production artisanales, loin de l’opacité des industriels. Pour notre part nous travaillons uniquement avec des plantes bio et allons prochainement obtenir la certification AB de notre gamme. C’est une démarche pour l’environnement mais aussi pour le goût, car quand les ingrédients sont de grandes qualités, les spiritueux changent de dimensions !

Allez-vous développer d’autres produits et quel type de spiritueux avez vous envie d’explorer ?

Oui nous allons élargir notre gamme à l’avenir, en mettant notamment en avant les vins de Loire dans nos productions. Nous travaillons actuellement au développement d’un Vermouth bio qui pourra se marier à merveille avec notre Gin 1924, pour un « perfect Negroni » par exemple ! Parallèlement nous allons ouvrir la gamme à des alcools bruns, avec pourquoi pas une Fine de Loire… Les projets sont nombreux !

Distiloire alambic chauffe

© Distiloire

Merci à Benoît d’avoir répondu à nos questions. Retrouvez toutes les informations sur Distiloire ici