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Octomore. Ce nom résonne dans l’esprit des amateurs de tourbe comme celui d’une claque, un choc tel qu’il anesthésie instantanément les lèvres, un aller simple la tête la première au coeur d’un brasier, le nez dans la cendre et la langue collée à une bûche tout juste consumée… Mais c’est aussi une douce flamme qui vient lécher le gosier de celui qui la déguste, un tour en cuisine où les fruits tropicaux côtoient les épices, la brioche, le beurre ou complexité rime avec élégance et où chaque gorgée découvre un univers à nulle autre pareil…

Simple expérience lancée tel un pari autour d’une table de bar, Octomore est devenu aujourd’hui une véritable légende où chaque dégustation au Whisky Live se transforme en hystérie générale afin de pouvoir toucher du bout des lèvres une goute du précieux nectar. Lancé en 2007, la série Octomore est surtout une collection d’expérimentations, autour de la tourbe mais pas que, visant à repousser le whisky vers de nouvelles limites. On se souvient par exemple de l’Octomore 8.3, monstre de tourbe avec ses 309 ppm, ou encore de l’Octomore Discovery distillé quatre fois (au lieu de 2 traditionnellement), entrainant un distillat à 89° en sortie d’alambic !

Bruichladdie source Octomore

A la découverte de la source d’eau d’Octomore…

Octomore, véritable laboratoire à idées de Bruichladdich, nécessite quatre ingrédients indispensables. De l’orge tout d’abord, de grande qualité et, pour certaines références, en provenance d’Islay. Cette orge provient ici de la ferme… d’Octomore (d’où le nom si vous en doutiez encore), produite par James Brown (oui, I feel good), sa culture est une véritable prouesse tant il est difficile de faire pousser quelque chose sur cette île soumise aux aléas climatiques, à des sols sableux complexes, et à 40 000 oies sauvages qui dévastent tout sur leur passage. Second ingrédient, une eau très pure, elle aussi provenant de la source d’Octomore, puisée et filtrée en profondeur elle est fournie directement à la distillerie par le même James Brown. On raconte même que cette eau apporte santé et longévité à ceux qui la consomme. Ensuite la tourbe naturellement. Malté de l’ogre très fortement tourbée n’est pas à la portée de tous, il aura fallu à Bairds Malt, la malterie de Bruichladdich, de développer de nouvelles techniques pour obtenir une orge avec un taux très élevé de ppm, par exemple en recyclant la fumée afin qu’elle passe deux fois sur le grain  ou encore en brumisant de l’eau afin que la fumée reste collée au grain. Et pour finir, des fûts, d’une grande diversité et d’une grande qualité afin de faire vieillir selon des combinaisons quasi-infinies les whiskies.

Produit en petite quantité du fait de la difficulté à le produire (entre orge très tourbée et distillation lente), Octomore revient cette année avec son 10ème batch et se décompose en quatre éditions : 1 pour une maturation 100% en fûts de bourbon, 2 pour une finition ou un assemblage (réservée au duty free), 3 pour l’utilisation d’une orge d’Islay et 4 pour un vieillissement en fût vierge.

Octomore série 10

© Bruichladdich

Ainsi on découvre un travail autour de whiskies plus jeunes et d’une grande maîtrise du bois avec un Octomore 10.1 (107 ppm), distillé à partir d’orge 100% écossaise en 2013 puis vieilli en fûts de whisky américain de premier remplissage pendant cinq ans et enfin embouteillé à 59,8 %.

Un Octomore 10.2 à 96.9 ppm distillé à partir d’orge écossaise (récolte 2009), vieilli dans un premier temps quatre ans en fûts de whisky américain de premier remplissage et ensuite quatre ans en fûts de Sauternes.

Un superbe Octomore 10.3 (notre préféré), 114 ppm au compteur, travail autour du terroir puisque l’orge est issu d’un seul champ de la ferme Octomore sur l’île d’Islay, et d’un seul millésime (2012) puis ayant vieilli pendant six ans dans d’ex-fûts de whisky américain de premier remplissage. Presque identique à son grand frère 10.1 à la provenance de l’orge près, on découvre ici un incroyable côté créneau témoin d’un terroir totalement différent.

Pour finir, Octomore 10.4 (88 ppm), distillé à partir d’orge cultivée en Ecosse et vieilli pendant trois ans dans des fûts en chêne vierge français.

Bruichladdich fûts chai

Une superbe nouvelle série à découvrir absolument ! Dépêchez-vous car ces quilles partent très vite !