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Bruichladdich – L’influence du terroir

Bruichladdich – L’influence du terroir

Aujourd’hui nous partons en voyage en Ecosse, sur une petite île bien connue des amateurs de whisky pour ses 619 km2, ses 3000 habitants… et surtout ses 9 distilleries (ce qui fait une distillerie pour 375 habitants…) ! Vous l’avez (ou pas) reconnue, nous partons sur l’île d’Islay, à la découverte d’une distillerie pas comme les autres, Bruichladdich. Située non loin de la ville de Port Charlotte, elle fut construite en 1881 par les frères Harvey. Reconnue pour son esprit novateur, une partie de son histoire est teintée de nombreuse reventes (5 entre 1938 et 1975) et de nombreuses fermetures. Notre histoire, nous vous la raconterons donc à partir de son renouveau, l’année 2000, au cours de laquelle des entrepreneurs passionnés décident de reprendre la distillerie en main et de faire renaître l’esprit pionnier de Bruichladdich. Le projet est conduit par Mark Reynier, propriétaire de Murray McDavid, négociant en vin, et Jim McEwan, ancien de la maison Bowmore. Ils se lancent dans de fabuleuses expérimentations, autour de la tourbe, la poussant à son paroxysme, autour de la technique avec la triple puis la quadruple distillation, et autour des affinages avec une multiplication des types de fûts, notamment de vins avec l’acquisition de fûts en provenance des meilleurs vignobles et châteaux. L’ascension est fulgurante et Bruichladdich redevient en quelques années une marque reconnue et appréciée des passionnés. Ces grands travaux d’expérimentation et de modernisation s’achèvent avec l’installation d’une unité d’embouteillage, permettant à la distillerie d’être aujourd’hui la seule sur Islay capable de produire, faire vieillir et embouteiller son malt sur l’île.

Bruichladdich distillerie Islay (22)
© Bruichladdich

Première particularité de Bruichladdich, celle d’élaborer ses whiskies à partir d’orge d’origine 100% écossaise et possède une relation proche avec ses producteurs et partenaires. Au delà de la valorisation du terroir, l’orge écossaise est unique. Elle bénéficie à la fois du climat tempéré de l’Ecosse, de sols riches et d’une exposition aux courants marins. Ajoutez à cela un temps d’ensoleillement particulièrement long en été et court en hiver (comme dans tous les pays situés haut dans l’hémisphère Nord) et vous obtenez l’orge dite la plus longue du monde.

Bruichladdich distillerie Islay (24)
© Bruichladdich

Ce travail autour de l’orge dépasse le simple objectif de contrôler le sourcing de sa matière première, la valorisation du terroir et du savoir faire local est véritablement au centre de la démarche de Bruichladdich. De la même manière que la parcelle d’un vignoble va être étudiée et découpée, la distillerie prend soin d’étiqueter chaque lot d’orge en fonction de sa variété et de sa provenance. Ainsi, des expérimentations sont proposées avec un whisky élaboré avec l’orge d’une même ferme, mais aussi un single malt produit à partir d’orge issue d’une même récolte et d’un même champ ! Cette volonté de mettre en avant l’influence de l’orge et le savoir-faire local va même jusqu’à utiliser, dans certains cas, de l’orge bio et des productions de l’île d’Islay.

Bruichladdich distillerie Islay (29)
© Bruichladdich

Mais puisque l’orge ne fait pas tout, Bruichladdich met aussi un point d’orgue à la pureté de l’eau qu’elle utilise puisqu’elle provient de la source de la ferme d’Octomore ainsi qu’à la qualité des fûts, en faisant vieillir ses fûts de grande qualité, notamment en provenance des plus grands châteaux bordelais et des meilleurs domaines viticoles autour du monde. Cerise sur le gâteau, chacun de ses fûts est bercé par les embruns qui balaient l’île, apportant des accents iodés aux whiskies.

Bruichladdich Distillery Shoot
© Bruichladdich

Si Bruichladdich croit fermement au terroir écossais et à la valorisation du savoir-faire, il n’en reste pas moins que la marque a aussi une vraie volonté de transparence. C’est pour cela qu’elle embouteille elle même son whisky, qu’elle ne procède pas à une filtration à froid (qui élimine les corps gras naturellement présents dans le whisky, source d’une potentielle apparence trouble du spiritueux mais aussi source d’une certaine complexité aromatique du produit) ni à l’ajout de colorant de synthèse (qui permet de figer la couleur d’un whisky). Mais la distillerie pousse à son paroxysme cette idée de transparence puisque chaque bouteille de sa Classic Laddie possède un code, qui une fois rentré sur le site internet de la marque, permet de connaitre la composition exacte du flacon en question, l’origine de l’orge, le nombre et le genre de fûts utilisés, le millésime, … En somme vous saurez tout !

Bruichladdich distillerie Islay (60)
© Bruichladdich

Du côté de la gamme, on trouve aujourd’hui trois marques de single malt : Bruichladdich, Port Charlotte et Octomore. A partir de cela, la distillerie articule ses expérimentations selon deux axes. Le premier avec le niveau de tourbe : Un-peated, Heavily-peated et Super heavily-peated. Le second axe concerne les différentes influences selon l’orge utilisée, le type de fût utilisé et le temps. Concrètement, si vous n’aimez pas la tourbe, commencez par Bruichladdich, si vous aimez un peu la tourbe tournez-vous vers Port Charlotte, et si vous aimez la tourbe à la folie (oui nous avons volontairement passé sous silence le « beaucoup ») essayez Octomore. Une fois chose faite, laissez-vous porter à la découverte de l’influence de l’orge et des types de fûts… dépaysement garanti.

Bruichladdich distillerie Islay (84)
© Bruichladdich

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