Cette semaine on parle armagnac avec le domaine Laballe. Notre histoire commence en 1820, lorsque Jean-Dominique Laudet, de retour des Antilles après 20 ans dans le commerce des Ă©pices, dĂ©cide de consacrer le reste de sa vie Ă son rĂªve : produire de l’Armagnac. Il achète alors le ChĂ¢teau Laballe afin de commencer la production. Le succès est rapidement au rendez-vous, entre reconnaissance pour sa grande qualitĂ© et rĂ©ussites commerciales avec la vente de plus de 200 barriques Ă New-York en 1829.

Cette passion se partagea ensuite de père en fils, chacun apportant sa vision et son expertise, avec dans les annĂ©es 1970 un premier changement d’ampleur : la production de vins du Sud-Ouest au sein du chĂ¢teau. Aujourd’hui, c’est la huitième gĂ©nĂ©ration qui porte le domaine : Cyril et sa femme Julie, avec comme ambition d’apporter une touche contemporaine Ă l’Armagnac, entre tradition et modernitĂ©.

Et c’est dans cette optique que le domaine entre en RĂ©sistance pour lancer un nouveau produit, entre modernitĂ©, puisqu’il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en collaboration avec des bartenders et tradition, puisqu’il rend hommage au terroir landais. RĂ©sistance, c’est son nom, est issu Ă 100% du cĂ©page Baco. Ba-quoi ? C’est un cĂ©page emblĂ©matique de l’appellation, uniquement produit en Armagnac. Il tient ses origines du phylloxĂ©ra, une sorte de puceron qui, au XIXème siècle, attaqua et contamina la vigne provoquant une vĂ©ritable catastrophe dĂ©vastant une très large partie du vignoble europĂ©en (si bien que l’on parle aujourd’hui de pĂ©riode prĂ© et post-phylloxera dans le vin). Il fallut plus de 30 ans pour surmonter cette invasion et l’utilisation de greffe : des pieds de vignes amĂ©ricains naturellement rĂ©sistants sur lesquels sont greffĂ©s des cĂ©pages autochtones.
Et bien le Baco est un de cela, un cépage hybride issu de multiples expérimentations réalisées par François Baco et qui donna naissance à un cépage résistant au phylloxéra, aux gelées tardives et aux orages violents.

RĂ©sistance est donc un armagnac 100% Baco, hommage au terroir et Ă ce cĂ©page emblĂ©matique de l’appellation, il est issu d’un assemblage de trois armagnacs – 2009, 2010 et 2012 – de 6 ans minimum. Les eaux-de-vie ont d’abord Ă©tĂ© vieillies dans leur première annĂ©e dans des barriques neuves de chĂªne noir de 420 L pour ensuite poursuivre leur Ă©levage dans des barriques plus Ă¢gĂ©es. On retrouve un nez intense et frais, des arĂ´mes de pomme, d’agrumes, … et une bouche ronde et gourmande, superbe !
