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Nicolas Heinrich : la relève des bouilleurs de cru d’Oberhoffen sur Moder

Nicolas Heinrich : la relève des bouilleurs de cru d’Oberhoffen sur Moder

Nicolas Heinrich : la relève des bouilleurs de cru d’Oberhoffen sur Moder

Comment sauvegarder et transmettre les traditions alsaciennes d’arboriculture et de distillation ?

C’est la question que se pose le jeune Nicolas Heinrich dans son mémoire de dernière année de master à l’Institut Européen de Formation à Strasbourg, sa ville natale.

Mais loin de se contenter de poser la question, il agit.

En 2019, la coopérative agricole de Oberhoffen sur Moder était dissoute, et son bel alambic allait partir à la ferraille, un sort partagé par nombre de ses congénères cuivrés dans les années 2000. Pour sauver le savoir-faire de la distillation selon les traditions alsaciennes, et éviter son terrible sort à l’alambic, Nicolas et son père ont créé l’Association des Bouilleurs de cru d’Oberhoffen sur Moder. Après discussion et accord du bureau des Douanes de Haguenau, l’instrument est récupéré par l’association, qui entre en activité en 2021. Aujourd’hui, elle compte une quarantaine de membres, dont dix qui distillent régulièrement.

Derrière ce sauvetage, c’est l’histoire des traditions alsaciennes et l’avenir de la distillation dans les campagnes qui est en jeu.

Nicolas Heinrich : la relève des bouilleurs de cru d’Oberhoffen sur Moder

Mais qu’est-ce-qu’un bouilleur de cru ?

C’est un récoltant de fruits qui a le droit de les distiller pour lui-même. Et qu’est-ce-que le privilège de bouilleur de cru ?

Créé au début du XIXe siècle par Napoléon pour les soldats de la Grande Armée, il permet de distiller de 10 litres d’alcool pur (ou 20 litres d’alcool à 50°) sans payer de taxes. Ce privilège héréditaire a perduré jusqu’en 1960, où sa transmission est devenue interdite. Les derniers détenteurs de celui-ci ayant aujourd’hui en moyenne 90 ans, il est déjà quasiment éteint.

En 1960, il y avait environ trois millions de bouilleurs de cru déclarés, disposant du privilège ou non. Aujourd’hui, on ne compte plus qu’une centaine de distilleries de fruits.

Nicolas Heinrich : la relève des bouilleurs de cru d’Oberhoffen sur Moder

Grâce à des passionnés comme Nicolas et son père, le savoir-faire demeure, principalement en Alsace, en Lorraine et en Franche-comté. L’arrière-grand-mère de Nicolas disposait du privilège de bouilleur de cru, et l’art de la distillation a été transmise à Nicolas via son père. Grâce à eux, mirabelles, poires, prunes ou cerises peuvent encore être distillés en “schnaps”, l’eau-de-vie traditionnelle alsacienne. Mais pas que ! Prochainement, une distillation de figues est prévue.

Derrière cette histoire, l’enjeu concerne la relève pour préserver ce patrimoine. Une relève assurée par une poignée de précurseurs passionnés et dynamiques comme Nicolas, 22 ans. Vous pouvez aujourd’hui retrouver des vidéos de ce savoir-faire millénaire sur son compte tik-tok, mais oui !

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