Après avoir fait un carton plein avec son inaugural release, la première distillerie licite de l’île de Raasay lance son premier embouteillage, un assemblage de six fûts signatures pour une méthode d’élaboration originale.
Située au large de la côte ouest de l’Ecosse, dans les Hébrides intérieures (à 25 minutes de l’île de Skye en ferry si vous vous posiez la question du chemin le plus court), l’île de Raasay dispose, comme en Ecosse, de paysages à couper de souffle, d’une géologie et d’une biodiversité hors norme lui valant le nom d’île aux chevreuils en vieux Norrois. Et c’est donc sur cette île que la première distillerie légale a vu le jour, non loin de reste d’alambics illicites utilisés dans les années 1850.
Première caractéristique propice à l’élaboration de whisky : l’eau de l’île provient des pluies et coule à travers la roche volcanique, et elle est filtrée à travers le grès jurassique jusqu’à quelques profondeurs sous la distillerie. Chargée en minéraux, cette eau est utilisée à chaque étape de l’élaboration du whisky, du brassage à la réduction en passant par la fermentation. Riche en manganèse, elle favorise notamment, lors de la longue fermentation, l’apparition de notes de fruits noirs. L’orge utilisé provient à 100% d’Ecosse et la tourbe des Highlands permet de malter l’orge entre 48 et 52 ppm.
Fort d’un véritable esprit d’innovation, les équipes de Raasay ont décidé pour l’élaboration de leur premier single malt de faire appel à six fûts, Na Sia en gaélique. Dès sortie de l’alambic, les deux distillats, l’un tourbé et l’autre non, sont enfutés dans trois types de fûts différents (et donc six au total).
Une partie du distillat est ainsi vieilli en fûts de Chinkapin carbonisés et grillés. Ces fûts de chêne blanc américain permettent ainsi d’apporter des notes de fruits noirs, de gingembre et de caramel, et des notes fumées en plus lors d’un vieillissement des distillats tourbés. Une autre partie du distillat est vieillie en fûts ayant préalablement contenu du vin rouge d’un Grand Cru Bordelais. Ici la maturation vient apporter des notes de fruits rouges, de cerises, …. Enfin, la dernière partie du distillait mature dans d’anciens fûts de whiskey de seigle provenant de Woodford Reserve au Kentucky. Ces fûts viennent alors apporter des notes d’épices douces offrant ainsi un nouveau profil aromatique.
Après maturation, l’ensemble de ces six fûts vieillis séparément sont assemblés avec précision permettant à chacun d’entre eux d’apporter leurs propres style et caractères distinctifs. Ainsi nait le premier Single Malt de l’Isle of Raasay, un whisky légèrement tourbé, complexe et riche en arômes de fruits noirs.
Actuellement en phase d’embouteillage, les premières bouteilles devraient arriver en France autour du 21 juin par le biais de Dugas (PVC 56 €). Avec son superbe flacon rappelant la géologie de l’île, on aurait tort de s’en priver. Et pour les plus impatients, la Borodale House et le centre d’accueil de la distillerie permettent de passer quelques jours sur l’île…