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Cette semaine on ne part pas à la découverte d’une distillerie, nous partons à l’aventure dans les méandres du net pour essayer de mettre la main sur de précieux spiritueux, de petites pépites impossibles à trouver chez les cavistes, d’anciennes quilles laissées en sommeil au fond d’une cave, des breuvages si vieux que leurs marques n’existent plus aujourd’hui. Comment ? En nous plongeant dans l’univers des ventes aux enchères et plus précisément dans celles organisées sur la plateforme Finespirits.auction. Pourquoi ? Et bien parce que c’est le meilleur moyen d’avoir l’opportunité d’acquérir une ou plusieurs bouteilles, certifiées et à bon prix.

finespirits auction

© La Maison du Whisky

Lancée fin 2020, Finespirits.auction est issue de l’association de La Maison du Whisky et d’iDealwine, plateforme de référence des ventes aux enchères en ligne de vins. Avec comme ambition de faire le pont entre vendeurs et acheteurs, cette plateforme propose de faire expertiser et certifier des bouteilles de spiritueux et de les proposer aux enchères. Pour l’acheteur c’est l’opportunité de mettre la main sur de belles quilles, expertisées et certifiées, et pour le vendeur c’est la garantie d’une estimation au prix le plus juste.

finespirits.auction

© finespirits.auction

Décidé à dénicher la perle rare je me suis rendu sur le site www.finespirits.auction afin d’y découvrir la vente en cours, nommée FSA2022 #1. Composée de près de 500 lots, on y découvre une multitude de flacons, plus ou moins reconnus, classés par ordre de prix. Des légendes avec par exemple un Karuizawa 1969 estimé 12 000 € (et coutant 8 100 € au moment de la rédaction de ces lignes) ou encore une bouteille de l’emblématique Chartreuse produite entre 1944 et 1957. La description de ce lot nous en dit plus sur la distillerie et nous apprend surtout que cette édition a été « produite à Tarragone, en Espagne, où les moines ont ouvert une distillerie suite à leur expulsion de la Grande Chartreuse par les autorités de la Troisième République, alors gouvernée par Emile Combes, farouchement anticlérical ». Une bouteille très prisée des collectionneurs.

Chartreuse Finespirits.auction

© Finespirits.auction

Si ces premiers spiritueux intéresseront très probablement les collectionneurs, nous poursuivons notre recherche de la perle rare… nous passons devant très ancien cognac Jacques Lagan, distillé en 1914 (!) et élevé plus de 50 ans (!!) en fût de chêne avant d’être embouteillé brut de fût, totalisant une enchère à 210 €, un Bruichladdich de 21 ans, cuvée 382 La Bérénice à 180 € dont la couleur laisse imaginer une sublime gourmandise, un single cask de Tormore de 22 ans limité à 297 bouteilles, ou encore un Mount Gay distillé en 2011 et embouteillé en 2020 dans la gamme Habitation Velier, une pièce pour laquelle il faudra se battre puisqu’elle totalise déjà 24 enchères à 87 €.

finespirits.auction

© finespirits.auction

Continuant à progresser parmi les lots de cette vente une idée fit son chemin, celle de nous concentrer sur 3 lots, de miser intelligemment pour remporter 3 bouteilles différentes, 3 pépites à déguster et à partager, pour se faire plaisir.

Première bouteille sélectionnée, un blend écossais Inverhouse Green Plaid, une bouteille importée en Italie dans les années 1970. Ne connaissant pas cette marque, nous tapotâmes sur notre clavier afin d’en apprendre plus. Après quelques recherches, nous apprîmes qu’Inver House Distillers est un groupe propriétaire de eux distilleries dans les Highlands du Nord (Balblair et Old Pulteney) et de trois dans le Speyside (An Cnoc, Balmenach et Speyburn). Ce blend des années 1970 devrait donc goûter le whisky que l’on faisait à cette époque et réservera peut-être une belle surprise à la dégustation ! Actuellement à 16 €, nous le glissons dans notre liste « à surveiller ».

Inver House Of. Green Plaid Italia Import (sans prix de réserve)

© Finespirits.auction

 

Après cette sélection d’un vieux blend, nous nous sommes attardés sur les autres catégories de spiritueux. Amateurs de cognac, notre regard se posa sur une bouteille de la Maison Exshaw, un cognac Grande Champagne. Cru le plus prestigieux de la région reconnu pour permettre l’élaboration de cognac d’une grande finesse, la lecture de l’annonce nous apprend qu’Exshaw a été fondée en 1805 par John Exshaw, un négociant qui élevait ses cognacs en France avant de les exporter en Angleterre. Alors que la maison périclitait après la Seconde Guerre mondiale, elle a été finalement rachetée par Otard en 1975… avant d’atterrir entre les mains de Bacardi. S’il est aisé de trouver aujourd’hui un cognac Grande Champagne, il est beaucoup moins facile de déguster une bouteille ancienne afin d’imaginer quel pouvait être le profil aromatique d’un cognac commercialisé il y a plus de 40 ans. Comptant 3 enchères et affiché à 60 €, nous décidons de sélectionner cette bouteille.

Exshaw Of. 1er Cru Très rare Grande Champagne

© Finespirits.auction

Enfin, nous avons voulu dénicher un whisky d’une distillerie reconnue mais sur un embouteillage ancien afin de voir si le profil aromatique de celle-ci avait pu évoluer entre les époques. Nous nous sommes alors arrêté sur une bouteille à la forme atypique, rectangulaire, un Glen Keith distillé en 1983 et embouteillé en 1994. Fondée en 1957 par le groupe Chivas Brothers, Glen Keith servait initialement d’outil d’expérimentation pour son propriétaire. Équipée pour réaliser des triples distillations, elle fut aussi la première à installer un système de chauffe des alambics au gaz et travailla très tôt à l’élaboration de ses propres souches de levures. La décision est prise, ce Glen Keith rentre dans notre sélection, il est à 60 €.

Glen Keith 1983 Of. (1L)

© Finespirits.auction

Maintenant que ces trois pépites dorment au chaud dans notre liste « à surveiller », il ne nous reste plus qu’à attendre patiemment le 11 février et l’heure de clôture de la vente. Aux enchères, plusieurs stratégies peuvent s’affronter… entre l’amateur qui mise tout au long de la vente pour essayer d’avoir à l’usure ses concurrents, celui qui fait rapidement monter les prix hauts afin d’assommer les enchères ou celui qui vient en toute fin de vente placer son ordre quelques minutes voir quelques secondes avant la fin dans l’espoir de prendre tout le monde de court… chacun sa technique… avec plus ou moins de succès. Nous dormirons d’une oreille tout au long de la semaine afin de voir comme les choses évoluent et nous vous tiendrons naturellement au courant du résultat dans un second épisode de nos aventures aux enchères.