La marque de cognac éponyme Rémi Landier a été créée en 1973 par ses deux fils, Alain et Jean-Yves. Elle a donc fêté ses 50 ans cette année. Mais son savoir-faire remonte en réalité à plus de 130 ans. Distillateurs pour de grandes maisons de négoce de Cognac dès 1890, la famille Landier a fait de la production de cognac sa spécialité, sur cinq générations. Aujourd’hui, c’est Géraldine Landier, représentante de la cinquième génération et petite-fille de Rémi, qui est aux commandes.
Entre tradition et nouveauté, elle s’attache à promouvoir et faire perdurer un savoir-faire local, hérité depuis trois siècles des moines bénédictins. L’installation de ces moines au XVIIIᵉ est une étape marquante dans l’histoire du cognac. Ce sont des moines marchands, qui ont l’autorisation d’exploiter et vendre ce qu’ils produisent. Ils vont bâtir leur ferme sur ce beau terroir de fins bois, en face de la Grande Champagne, et installer la première distillerie de Charente. Rémi Landier achètera la ferme au début des années 50, et ça restera imprimé sur l’image de la marque, au sens propre comme au figuré. En effet, le symbole PAX que l’on retrouve sur les étiquettes des cognacs Rémi Landier vient de cette époque. Sous le porche de la ferme, qui a dû être démonté pour des raisons de conservation, trônait cette pierre des bénédictins avec ce symbole PAX gravé. Très liés avec la vie de leur région, avec leurs voisins, les Landiers ont rendu cette pierre à l’Abbaye de Bassac, pour qu’elle soit conservée. Et ils ont obtenu le droit d’utiliser ce symbole, venu tout droit des moines bénédictins qui exploitaient autrefois leur ferme.
Le terroir de Fins Bois est caractérisé par sa terre argilo-calcaire, que l’on appelle Terre de Groie, et ses coteaux exposés plein sud. Les raisins ainsi obtenus, sur l’un des plus beaux coteaux de la Charente, permettent de réaliser des eaux-de-vie très fruitées, très souples, qui vont être très sensibles au vieillissement. Quand les Eaux-de-vie de Grande Champagne vont être puissantes, demander un vieillissement plus important, celles de Fins Bois sont plus délicates. Leur vieillissement demande un suivi précis pour pouvoir leur accorder des temps de pause, en les retirant du fût pour leur laisser digérer les tanins du bois. Au final, on retrouve des cognacs fruités, délicats, sans excès de bois. L’Ugni blanc est le principal cépage utilisé, mais la Maison commence maintenant à faire vieillir un cognac issu de Folle blanche, un cépage historique de la région, et très fragile… À suivre !
Parmi la gamme classique, appelée Pax, toujours en clin d’oeil au savoir-faire des bénédictins, on retrouve quatre assemblages, du VS (au moins deux ans d’âge) au XO (au moins douze ans d’âge), qui raviront les différents palais en fonction des références. Avec toujours en trame de fond ce marqueur du terroir Fins Bois.
Dans une gamme artisanale, on retrouve des cognacs composés d’eaux-de-vie rares de Fins Bois qui ont entre 15 et 50 ans d’âge. Ils sont embouteillés dans des flacons réalisés de manière totalement artisanale, par un souffleur de verre situé en Dordogne. Pour ses 50 ans, la Maison a sorti 50 magnums de 1,5 L de cette référence, disponibles uniquement sur le catalogue de La Maison du Whisky.
Plusieurs pineaux des Charentes, du plus jeune jusqu’à la cuvée d’exception, sont proposés par la Maison, ainsi qu’une gamme de vins issus de ce terroir exceptionnel.
Enfin, le petit dernier, l’apéritif le Capucin, est sorti pour cet automne. Créé par Jean-Yves et sa fille Géraldine, respectivement 4ᵉ et 5ᵉ générations dans l’entreprise familiale, cet apéritif mêle le raisin et des notes florales à une légère amertume, avec beaucoup de douceur. Jean-Yves, inspiré par son enfance dans la campagne charentaise, à humer les odeurs de la nature environnante, souhaitait créer une liqueur qui soit à la rencontre entre un pineau des Charentes, un vermouth et un amer.
Pendant de nombreuses années, chaque déjeuner dominical se ponctuait par un “quand même, on devrait pouvoir faire nous-mêmes un bon apéritif”. C’est finalement sous l’impulsion de Géraldine qu’elle et son père élaborent cette boisson. Il leur faudra ensuite quatre ans de développement et d’expériences pour arriver au résultat qu’ils souhaitaient : un apéritif à la fois simple et raffiné, amer et doux, qui reflète leur savoir-faire. C’est la vie rurale, charentaise, qui a inspiré le nom de cet apéritif : le Capucin, sobriquet du lièvre qui gambade au milieu des rangs de vigne. Espiègle et agile, le capucin pérégrine toute la journée au milieu des fragrances du terroir. Tel le lièvre qui sort du chapeau de magicien pour nous émerveiller, l’apéritif le Capucin sort au moment de l’apéro, pour cet instant de fin de journée où nous nous rassemblons.
La Maison familiale Rémi Landier s’appuie donc sur des savoir-faire ancestraux pour réaliser de grands cognacs, tout en s’ancrant fermement dans la modernité, pour le plus grand bonheur de nos yeux et de nos papilles.